Reportage sur le bois de rose de Madagascar

Publié le par Alain GYRE

Reportage sur le bois de rose de Madagascar

(29-01-2015)

Il y a une semaine, le journal « Le Monde » a consacré des pages entières sur le bois de rose de Madagascar. Un dossier riche en informations, réalisé au village d’Antanandavahely, situé dans la partie Est du parc National de Masoala, dans le Nord-est de Madagascar. Ce petit village serait un des hauts-lieux du pillage et du trafic de bois de rose. Ce bois précieux dont toute le monde parle à Antananarivo, sans l’avoir jamais vu ni touché.

Reportage sur le bois de rose de Madagascar

Les résidus de la coupe de bois de rose sont utilisés comme bois de cuisson

© www.lemonde.fr

Selon le journal « Le Monde », Le bois de rose fraîchement coupé dans l’Aire Protégée de Masoala, passe d’abord par ce petit village de 1 800 personnes, situé au bord de la rivière Ianobe. Il est ensuite embarqué sur des cargos étrangers stationnés au large de l’océan indien, à plus de 5h de pirogue d’Antanandavahely.

Tous les jours, des stocks de bois de rose sortent du territoire malgache dans cette région à destination de la Chine au vu et au su des autorités locales, impuissantes face à ce phénomène. Aucun des commanditaires du trafic n’est jamais visible à Antanandavahely, sauf quelques commissionnaires venus acheter le bois de rose aux villageois. A en croire ce reportage du journal « Le Monde », le pillage et le trafic de bois de rose n’ont rien d’extraordinaire à Antanandavehely et dans les autres villages de la région. Aujourd’hui, près de 100 000 personnes, implantées autour du Parc Masoala, vivent essentiellement de ce trafic.

« Les forçats du trafic de bois de rose ne deviennent jamais riches. Juste un peu moins pauvres », témoigne la journaliste du journal « Le Monde ». L’unique instituteur du village lui aurait même déclaré ceci : « avec l’argent du bois, nous achetons des vêtements, des tôles, des zébus et tout ce dont nous avons besoin. Sans lui, nous ne pourrions pas ».

Reportage sur le bois de rose de Madagascar

Une femme, qui travaille pour les « barons » du bois de rose, pèse les troncs à l'entrée du village d'Antanandavahely

© www.lemonde.fr

Un rondin de bois de rose de 120 kg se vend à 300.000ariary, au village d’Antanandavahely. Pour quelques billets de 5.000 Ariary, les villageois ne cessent de piller les forêts du Parc Masoala, la plus grande Aire Protégée de la Grande Ile, déclarée en péril par l’Unesco depuis 2010. 25.000ar par jour pour garder le stock de bois de rose. 15.000 Ariary pour tirer le bois du lieu de coupe jusqu’à la rivière. 40.000 pour chaque pièce de bois de rose embarquée jusque dans les bateaux.

Avant d’atterrir en Chine, le bois de rose de Madagascar passe par le circuit Madagascar- Zanzibar-Kenya-Hong-Kong-Chine. Selon toujours le journal « Le Monde », les importateurs sont principalement des chinois implantés dans la ville de Xianyou, célèbre pour ses usines de fabrication de meubles en bois précieux. Mais là encore, difficile de tracer les principaux trafiquants, car les transactions se font par le biais de nombreux intermédiaires.

Reportage sur le bois de rose de Madagascar

« En 2013, le chiffre d’affaires des 4 000 usines et boutiques de meubles de Xianyou, en Chine s’est élevé à 4,2 milliards d’euros », d’après « Le Monde ». Le bois de rose de Madagascar y est pour beaucoup. « À 9 000 km de là, Madagascar continue de sombrer dans la pauvreté, rongée par la corruption et la cupidité d’une minorité qui a fait du pillage des ressources naturelles l’instrument de son enrichissement », se désole enfin l’auteur de l’enquête sur le bois de rose malgache.

nathalie ramanambe

www.moov.mg

Publié dans Revue de presse, Economie

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