Trafic de ressources naturelles – Saisie de coraux noirs à Faux Cap

Publié le par Alain GYRE

Trafic de ressources naturelles – Saisie de coraux noirs à Faux Cap

24.03.2016

Trafic de ressources naturelles – Saisie de coraux noirs à Faux Cap

Pillés dans la pointe Sud de Madagascar, quatre sacs de coraux noirs ont été interceptés in extremis. La cargaison allait être envoyée en contrebande vers l’Asie du Sud-Est.

Coup de filet des agents de la direction régionale des ressources halieutiques et de la pêche à Toliara. Lors d’une ronde nocturne effectuée en début de semaine, des éléments de patrouille ont mis la main sur quatre sacs tissés, plein à craquer de coraux noirs.

À la lumière des informations communiquées, cette cargaison a été pillée sur le littoral de Faux Cap, dans la pointe Sud de Madagascar. Les coraux interceptés allaient par la suite, être acheminés, vers Tana par voie terrestre, lorsqu’ils sont tombés dans les mailles des filets des éléments de la direction des ressources halieutiques et de la pêche de la région Atsimo Andrefana.

Réseau

Selon les investigations diligentées par les enquêteurs, les coraux interceptés allaient être envoyés en contrebande vers l’Asie du Sud-Est. La Malaisie, Singa Chine seraient, entre autres, les principaux pays de destination.

Soupçonné de se trouver à la tête de la filière, un ressortissant chinois est dans le collimateur des autorités. Le quidam est indiqué comme étant le commanditaire, le pourvoyeur de moyens mais aussi l’acheteur des ces produits dérobés dans les profondeurs marines.

Dotés de matériels sophistiqués, des plongeurs qui agissent dans son sillage disposent de deux puissantes vedettes rapides, d’une embarcation pour les déplacements en haute mer, de vingt-quatre bouteilles de plongée, de deux suppresseurs d’air, de deux compresseurs d’air, outre de nombreux détendeurs et de tenues de plongée, d’après la même source.

Ce trafic semble être un business très juteux pour les malfaiteurs. Pour les petites branches, les prix se négocieraient entre douze mille et vingt-cinq mille ariary le kilogramme. Ils peuvent en revanche, s’élever jusqu’à soixante-dix mille ariary le kilo, pour les coraux noirs de gros calibre.

Les investigations menées par les agents des services des ressources halieutiques et de la pêche révèlent, en outre, que ce trafic aurait commencé en 2014. La plus grande partie s’effectuerait actuellement sur le réseau routier qui passe par Betroka, si les malfaiteurs expédiaient auparavant des colis par des vols commerciaux en partance de l’aéroport de Taolagnaro

Depuis que les malfaiteurs ont opté pour la voie terrestre, leurs cargaisons transiteraient assez souvent aux gares routières de Sanfily à Toliara, puis d’Ankadim­bahoaka, à Antananarivo.

Les coraux noirs seraient dissimulés parmi d’autres produits d’exportation pour que les douaniers n’y voient que du feu lorsqu’ils sortent en contrebande du territoire malgache.

Pierre précieuse ou bois de rose des mers

Le pillage de corail noir ne date pas d’aujourd’hui. En 2014, les autorités ont déjà appréhendé des trafiquants de ce bois de rose de mer, toujours à Faux Cap.

Le corail noir est très utilisé dans le monde de la joaillerie. Les bijoux faits à partir de corail noir valent jusqu’à des milliers de dollars sur le marché international. À titre d’exemple, une bague en or avec du corail noir vaut 2600 dollars tandis qu’une paire de boucles d’oreilles coûte en moyenne 200 dollars.

Inscrits dans l’annexe II de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore en voie de disparition (CITES), ces animaux demeurent interdits à l’exportation. Un arrêté ministériel confirme, d’ailleurs, que « toute forme d’exploitation notamment l’extraction, la collecte, la conservation, le transport, l’achat et la vente de corail noir est strictement interdite au niveau national ».

Seth Andriamarohasina

http://www.lexpressmada.com/

Publié dans Economie, Coraux

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