Conte: Le banian sacré de Miary

Publié le par Alain GYRE

 

Le banian sacré de Miary

 

Le village de Miary, à une dizaine de kilomètres au nord-est de Tuléar, est célèbre pour son banian sacré. Originaire d’Inde, le figuier banian (ou banyan) se caractérise par ses longues branches qui descendent jusqu’au sol et s’y développent comme des racines. Celui de muary, entouré d’un haut mur d’enceinte, présente un entrelacs de branches et de racines si dense qu’il est souvent cité comme le plus grand représentant de l’essence sur l’île.

Il est interdit de toucher ou de le dégrader et préférable de solliciter l’autorisation auprès des villageois avant de s’en approcher

 

Une légende explique la vénération que lui accordent les villageois.

 

Au bord de la route vers Saint Augustin à 10 km de Tuléar environ, il était une fois un petit jardin. On y découvre un spectacle étonnant : tout son espace est rempli par quelques trois cents racines de fihamy, un ficus banian (Ficus Bengalensis), l’un des plus grands de l’île. Ce n’est plus un arbre, c’est une petite forêt à lui tout seul ! voici son histoire.

Accablés par les crues du fleuve Firehenana, les habitants du village demandèrent au roi Lahimirija (Andriamivahatsarivo)  de venir à leur secours. Le roi prit conseil auprès des prêtres du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest. Tous répondirent qu’il fallait attacher avec une branche du ficus banian une jeune vierge et un garçon de 9 ans, et les enterrer vifs.

Ce qui fut fait.

Le fleuve accepta le sacrifice et fit un détour.

Depuis, ses crues épargnent le village (d’où son nom : Miary = détour, déviation).

Cet énorme banian a surgi sur le lieu où périrent les deux enfants. Il est leur réincarnation, d’où son caractère sacré.

Il est interdit d’en couper les branches, de tailler son écorce.

Les villageois racontent qu’un Comorien de passage a arraché un morceau d’écorce. Aussitôt, l’arbre a saigné. Les deux enfants du Comorien sont morts. Lui-même est décédé peu de temps après !

 

Autre légende

 

En 1760, le fleuve Maninday allait inonder le village de Mamangoa.

Il a fallu sacrifier une jeune fille encore pure pour sauver le village. Les parents de Pelavolo ont accepté de donner leur fille afin d’éviter l’inondation du village. Pelavolo, âgée seulement de 12 ans a été enterrée vive dans une grosse marmite.

« Le fleuve changea de direction », en malgache cela signifie MIARY.

Depuis ce jour, le village Mamangoa, sauvé des eaux, fut appelé Miary.

Et on donna désormais comme nom au fleuve : « Firehenana ».

Quelques années plus tard, un arbre a poussé à l’endroit où a été enterrée Pelavola. Cet arbre est sacré car si on coupe la branche, à la place de la sève, il coule du sang...

On croit que c’est l’héroïne qui est sortie de la terre pour veiller sur le village…

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