Andasibe : Un premier laboratoire de sauvegarde des grenouilles

Publié le par Alain GYRE

Andasibe : Un premier laboratoire de sauvegarde des grenouilles

 

06/08/2013

 

L’association Mitsinjo travaille en collaboration avec des chercheurs scientifiques dans le monde pour le fonctionnement d’un centre d’élevage de grenouilles en captivité.

 

Seules les grenouilles constituent les amphibiens existants à Madagascar. Mais le monde des amphibiens est en danger critique en raison de la destruction de leur habitat, qui est due à la pratique des cultures sur brûlis ou « tavy » et aux déversements de toutes sortes de déchets par les humains. L’existence de la maladie « chytrid » qui affecte déjà les amphibiens en Afrique et qui a été découverte depuis 2007, constitue également une menace. Raison pour laquelle, un centre d’élevage de grenouilles en captivité a été installé à Andasibe par l’association Mitsinjo en 2010 en partenariat avec un chercheur scientifique américain en la personne de Davin Edmond et sous tutelle du ministère de l’Environnement.

 

Données insuffisantes. « Il s’agit d’un premier laboratoire de sauvegarde national des amphibiens surtout le Mantella aurantiaca ou grenouille rouge qui est critiquement en danger. C’est une conservation totale à la différence des parcs de Tsimbazaza et de Mandraka qui sont destinés à l’écotourisme », a expliqué Jean Noël Ndriamiary, le président de l’association Mitsinjo, qui est affiliée à l’Alliance Voahary Gasy. On y trouve huit espèces de grenouilles dont sept constituent des espèces communes et une espèce est très menacée qu’est le Mantella. « De nombreux partenariats avec des chercheurs scientifiques dans le monde se sont multipliés après la découverte de la maladie « chytrid » en Afrique. Nous travaillons maintenant avec ASG (Amphibiens Specialists Group) pour la collecte des données scientifiques et le renforcement des études sur les amphibiens », a-t-il enchaîné. D’après ses explications les données scientifiques restent encore insuffisantes.

 

Alimentation. Entre temps, l’association Mitsinjo œuvre pour la restauration forestière afin de reconstituer l’habitat de ce type de faune. Et en revenant sur ce centre d’élevage de grenouilles en captivité, il abrite également trois types de population d’amphibiens en provenance du site minier du projet Ambatovy. Celui-ci contribue de ce fait au financement de la mise en œuvre de ce projet. « On y trouve actuellement 158 grenouilles avec une génération de 380 petites grenouilles en l’espace d’un an. Nous avons tout d’abord effectué la reproduction des insectes comme les drosophiles, les criquets et des fourmis de générations en générations pour servir de leur alimentation, suite au partenariat avec des chercheurs scientifiques internationaux », raconte Rakotoarisoa Justin Claude, un technicien du laboratoire.

 

Méconnu par la population. Par ailleurs, l’association Mitsinjo s’attelle à une éducation environnementale car le rôle joué par les grenouilles dans l’équilibre de l’écosystème reste encore méconnu par la population malgache. Elle a d’ailleurs pour mission de lier le développement de la communauté avec la conservation de la biodiversité par le biais de la gestion durable des ressources naturelles. « A la différence des autres animaux, les grenouilles respirent par leur peau qui est perméable. Elles ont en plus deux modes de vie, puisqu’elles vivent sous l’eau pendant la période de reproduction. Leur présence dans un quelconque endroit permet ainsi de réduire le paludisme et le choléra », a-t-il conclu.  

 

Navalona R

Midi Madagasikara

Publié dans Revue de presse

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