Apiculture : Menacée par les pressions humaines

Publié le par Alain GYRE

Apiculture : Menacée par les pressions humaines  

Samedi, 01 Mars 2014 06:42

 

Malgré les richesses en essences mellifères et les différents types de bioclimat qui devraient aider au développement apicole, les abeilles ont connu une hécatombe depuis une décennie.

 

L’ONG internationale Missouri botanical garden (MBG) souligne que ce problème se rencontre un peu partout dans le monde. Elle explique que la pollution et les insecticides y sont pour quelque chose, les abeilles étant toxico-sensibles. Puis, le parasite des abeilles (le varois), les feux de brousse et les coupes illicites de plantes mellifères présentent de graves menaces pour les plantes mellifères. Or, si les abeilles sont condamnées, la planète l’est aussi. Notons que Madagascar fait partie des pays producteurs de miel avec 3 000 à 4 000 tonnes par an. 50% de la production viennent du Nord-ouest d’après les données de la Fédération nationale des apiculteurs malagasy (FENAM). C’est la 1ère région productrice de miel dans le pays. Dans la Sofia où l’apiculture (l’élevage d’abeilles pour la production de miel) n’est pas encore courante, les paysans récoltent le miel dans les forêts, plus précisément au cœur de la terre ! Dans cette région du Nord-ouest, les arbres mellifères, notamment une espèce de palissandre, poussent à l’état d’arbuste et leurs branches sont trop minces pour supporter une ruche. Les abeilles produisent ainsi leur miel soit dans le sol, soit dans les troncs d’arbre.

 

Des paysans creusent aussi des tunnels dans le sol pour y attirer les abeilles. Sinon, 30% du miel du pays proviennent de l’axe sud, 20% des hauts plateaux et de la côte est. Le miel est un produit qu’on trouve sur le marché tout au long de l’année. C’est grâce aux richesses floristiques et aux différents types de bioclimat qui existent à Madagascar. Outre la richesse du miel sur le plan nutritionnel, cette ONG affirme que la filière contribue à la sauvegarde de la planète. Et elle de souligner : « La richesse de la flore malagasy n’est plus à démontrer. Le pays regorge de plantes mellifères endémiques ou introduites. Ce sont des plantes préférées et visitées par les insectes butineurs (ou abeilles mellifères) dont Apis mellifera unicolor. Les plantes mellifères fournissent du nectar et/ou des pollens pendant la période de floraison. Il y a trois catégories de plantes mellifères : les essences mellifères nectarifères (produisant seulement du nectar comme l’eucalyptus, les essences mellifères nectarifères pollinifères (qui produisent  à la fois du nectar et des  pollens à l’instar des arbres fruitiers comme le litchi), les essences mellifères pollinifères (qui produisent uniquement des pollens comme le mimosa). Soulignons que la Grande Ile fait partie des pays producteurs de miel. La filière fait vivre plus de 1 million de personnes ».

 

Le miel de Madagascar a des saveurs multiples en fonction des plantes mellifères. Dans la région de Fianarantsoa, on propose du miel d’eucalyptus, de mimosa, d’essences forestières mélangées. Dans le Boeny, on a le miel de palissandre et d’essences forestières mélangées. A l’Est et au Sud-est, les arbres mellifères sont principalement le litchi, l’eucalyptus, les agrumes, le cocotier. Et dans la Sofia, il y a le palissandre et le manguier. Dans le Menabe, on a le miel de jujubier et de palissandre.

 

Recueillis par Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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J
Dur de voir que 5 ans après la production nationale est inférieure à 2000 tonnes et que l'exportation n'est que de 90 tonnes ... pourtant une filière vertueuse, l'apiculture permet une émancipation rapide des communautées, les aide à lutter contre la déforestation, et agit sur le reboisement... protégeons l'environnement et les abeilles
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