Déforestation: Perte annuelle de 36 000 ha de forêts naturelles
Déforestation: Perte annuelle de 36 000 ha de forêts naturelles
Lundi, 30 Décembre 2013
Période électorale oblige, la campagne de reboisement 2013-2014 ne connaît pas le tam-tam habituel.
On est pourtant en pleine saison des pluies. Mais les reboisements pique-niques annuels des ministères, d’entreprises et d’entités publiques et privées sont rangés dans les placards. Dans la grande majorité des cas, ils n’ont pas d’ailleurs donné des résultats probants. En attendant, le pays perd tous les ans 36 000 ha de forêts naturelles. C’est 537 fois la superficie de la cité des 67 ha dans la capitale. C’est énorme même si ce taux de déforestation (0,4%) pour la période 2005-2010 a baissé par rapport à celui de la période allant de 1990 à 2000 situé à 0,8%. Ces données en accès libre sur hayzara.org sont issues du document sur l’évolution de la couverture de forêts naturelles à Madagascar 2005-2010, réalisé par l’Office national pour l’environnement (ONE), la direction générale des forêts auprès du ministère des Forêts et de l’Environnement, Conservation international, l’institut national de cartographie et d’hydrographie (FTM) et Madagascar national parks (MNP). Les statistiques ci-dessus publiées en mai dernier rejoignent celles de la Banque mondiale sur la baisse du taux de déforestation.
Même si le taux de déforestation est en baisse, il demeure très élevé. Les auteurs du document précisent : « Etant donné les impacts environnementaux, sociaux, culturels et économiques de la déforestation, ce chiffre reste particulièrement élevé ». En effet, la forêt joue un rôle capital dans de nombreux secteurs dont les sources nécessaires pour l’approvisionnement en eau potable dans de nombreuses localités, la protection en amont des champs de culture dont notamment les rizières, etc. Mais la déforestation continue. L’éducation à l’environnement laisse beaucoup à désirer. Dernièrement, le gouvernement a adopté le décret portant Politique nationale de l’éducation relative à l’environnement pour le développement durable (PErEDI). Elle remplace la Politique nationale d’éducation relative à l’environnement (PERE) élaborée en 2002. Il faut poser la question aux enfants du primaire s’ils connaissent ce que signifie le sigle PERE. Mais cette politique dont l’écho de la mise en œuvre est nul, sera déjà remplacée par une autre ! En attendant, le pays continue de déboiser à tout va. En 2010 donc, il ne reste plus que 9 220 040 ha de forêt naturelle.
Le triste record de la déforestation revient aux régions Boeny (0,9% par an) et Atsimo Andrefana (0,8% par an) sur la période étudiée. Le document évoqué plus haut souligne : « En termes de superficie déforestée, les régions d’Atsimo Andrefana et de Menabe sont les plus touchées en ayant perdu respectivement près de 66 000 ha et 26 000 ha entre les deux dates (soit entre 2005 et 2010). La moitié des superficies perdues se trouvent dans ces deux régions ». Sinon, le taux de déforestation à l’intérieur des aires protégées gérées par le MNP a été de 0,2% par an, soit la moitié du taux national. En revanche, les forêts épineuses et les forêts sèches sont plus menacées que les forêts humides.
Fanjanarivo
La Gazette