Les arts conquièrent Zafimaniry Paris
279.600 euros pour Madagascar: Les arts conquièrent Zafimaniry Paris |
Vendredi, 01 Février 2013 |
On n'avait pas vu pareille foule depuis longtemps dans la grande salle des ventes de Christie's, avenue Matignon, à Paris. "On aimerait voir ça plus souvent", s'exclama l'équipe de la maison Pinault, admirative qu'une vente caritative attire autant de monde. Une population de Madagascar menacée de disparition, les Zafimaniry, était la cause à défendre. Pour cette "vente de justice", comme on le dit alors, 75 portes et volets en bois étaient à acheter, d'un côté sculptés par les Zafimaniry, savoir faire classé au patrimoine mondial immatériel par l'Unesco, et de l'autre graffés, collés, gravés par des artistes de la scène contemporaine urbaine. Au pupitre, Philippe Gildas lança les festivités. On comprit vite que l'ex-animateur vedette de Canal + était en terre inconnue, peu familier du marché de l'art, en tout cas pas des ventes aux enchères. N'est pas Alain Delon qui veut. Mais l'organisateur de la vente, Erick Lauro, fondateur à Madagascar de l'ONG des Villages et des Hommes, l'avait convaincu de l'animer avec le commissaire priseur, Lionel Gosset. Applaudissements En préambule, on diffusa un film où chacun des 75 artistes expliqua comment il s'était réapproprié la porte ou le volet, afin de créer une œuvre "à double visage". On diffusa un autre film sur Madagascar cette fois, histoire de savoir qui était le peuple Zafimaniry. Et puis, en moins de trois heures, les 75 portes et volets ont trouvé preneur, chaque coup de marteau accompagné d'applaudissements. Mises à prix à 600 euros, les enchères, joyeuses, sont montées jusqu'à 10.000 euros pour le volet "Corrosif" de l'Allemand Peter Klasen, le "Jungle Fever" du Français Olivier Razzo, alias Speedy Graphito, ou encore "Réminiscence", du Béninois Dominique Zinkpé. É plusieurs reprises, des acquéreurs ont remis leur lot à l'encan. Au total, l'ONG des Villages et des Hommes a récolté 279.600 euros (environ 4 milliards Fmg, ndlr), plus de cinq fois l'estimation. Valérie Sasportas (Le Figaro du 31/01/2013) |
La Gazette