Malnutrition infantile : Les pâtes de fruits à l’ananambo parmi les solutions

Publié le par Alain GYRE

Malnutrition infantile : Les pâtes de fruits à l’ananambo parmi les solutions

     

 

Samedi, 16 Février 2013

10 fois plus de protéines pour les pâtes de tamarin enrichies en « ananambo» (Moringa oliéifera) et 15 fois plus pour les pâtes de banane enrichies avec les mêmes feuilles de cet arbrisseau qui pousse facilement dans plusieurs régions du pays.

C’est les résultats des recherches effectuées au niveau du Laboratoire de biochimie appliquée aux sciences de l’alimentation et de la nutrition (LABASAN) de la faculté des sciences d’Antananarivo. Ils ont été présentés en novembre dernier à La Réunion aux 2èmes Journées scientifiques sur l’état de la recherche agroalimentaire dans l’océan Indien. Si ces résultats sont exploités à l’échelle industrielle, ils pourront contribuer d’une manière significative à la lutte contre la malnutrition, surtout les enfants de moins de 5 ans. En effet, la malnutrition chronique affecte 1 enfant sur 2 à Madagascar, alors que 13% des enfants se trouvent dans un état de malnutrition aiguë. Il faut y ajouter l’insuffisance pondérale qui touche 42% des enfants et 21% des femmes en âge de procréer. Ces différentes statistiques sont effarantes à plus d’un titre car elles n’ont pas seulement des impacts négatifs sur la santé de ces populations, mais également sur leur rendement économique, présent pour les adultes et futur pour les enfants.

Bref, la malnutrition est un fléau socioéconomique dont les effets dévastateurs ne se limitent pas au présent. Madagascar regorge toutefois de produits à même d’améliorer la qualité nutritionnelle des plats préparés par les ménages. Mais la plupart du temps, soit ces derniers ne disposent pas du revenu nécessaire pour varier leurs aliments, soit ils sont enfermés dans des habitudes alimentaires favorisant la malnutrition. Le laboratoire de la faculté des sciences présente toutefois un procédé à même de contribuer à inverser la tendance, surtout chez les enfants de moins de 5 ans dont l’attachement aux friandises est connu. Il s’agit de l’enrichissement de pâtes de tamarin et de banane avec de « l’ananambo ». Les feuilles de cette plante sont riches en protéines et en micronutriments : 34,79 g de protéines pour 100 g de feuilles provenant d’Antsiranana, 31,25 g pour celles de Toamasina et 23,71 g pour les feuilles en provenance de Mahajanga. En revanche, la pâte de tamarin ne contient que 0,87 g de protéines pour 100 g, contre 0,70 g pour la pâte de banane.

Si elles sont enrichies avec de « l’ananambo » avec un taux d’incorporation de 30%, la teneur en protéines est respectivement multipliée par 10 pour la pâte de tamarin et par 15 pour la pâte de banane. Et il faut noter que la banane est riche en potassium (74 g pour 100 g) et en magnésium (58 g pour 100 g). Quant au tamarin, sa teneur en magnésium est de 19 g pour 100 g. L’étude révèle que la consommation de ces pâtes enrichies couvre 30 à 40% des besoins quotidiens en protéines d’un enfant de moins de 5 ans. D’ailleurs, les tests ont permis de montrer que ces produits sont appréciés par les consommateurs. De plus, ces derniers sélectionnent les pâtes de tamarin et de banane parmi les 6 fruits étudiés dont la papaye, le kaki, le fruit à pain et la goyave.

Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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