Personnes âgées: Image en déclin
Personnes âgées: Image en déclin
Mercredi, 02 Octobre 2013
A Madagascar, l’organisation sociale repose sur deux axes principaux dont la parenté et les groupes d’âge. A la tête de la hiérarchie se trouvent les personnes âgées. Dans les anciens temps, chaque membre de la famille leur doit respect et obéissance. Ces dernières années, le respect des personnes âgées se voit disparaître. Les jeunes n’accordent presque plus d’estime envers elles. Rien qu’à voir dans les bus. Aucun jeune assis ne cèdera sa place à un vieillard qui est débout. Pourtant, les Personnes âgées ont toujours été considérées comme des personnes ressources dans toute décision importante au sein d’une famille, d’un clan, d’une région. A la fois les gardiens des traditions et le trait d’union avec l’avenir. La Société Malgache les a placées au sommet de la hiérarchie.
L’âge retenu pour désigner un individu comme « personne âgée » est 60 ans, l’âge légal pour partir à la retraite à Madagascar. A partir de cet âge, ces personnes âgées arrêtent de travailler pour être accueillies et prises en charge matériellement par les enfants. Une pratique que l’on qualifie de « valimbabena » ou « des dos qui se répondent ». Elle consiste à rendre aux parents âgés tous les différents soins qu’ils ont apportés à l’enfant lors de sa petite enfance. Mais face à la pauvreté grandissante et par manque de ressources, la famille n’arrive plus à répondre adéquatement aux besoins matériels des personnes âgées . Elles sont reléguées à une place de personnes à charge, de quémandeurs. A ce moment, les Personnes âgées sont devenues marginalisées. C’est alors que tant que les personnes âgées peuvent encore travailler et s’adonner aux activités, elles restent dans leurs propres ménages. Dans le cas contraire, lorsque leurs forces physiques ne leurs permettent plus de travailler, un de leurs enfants les prennent en charge en les accueillant dans son propre foyer ou en s’installant chez eux. A Madagascar, la cohabitation avec un enfant marié présente une forte ambivalence. D’une part, cette pratique marque l’union de la famille.
Mais d’autre part, elle met en garde la cohabitation avec la famille qui peut être source de conflits. Ainsi, afin de prévenir les difficultés engendrées par la cohabitation. « Les normes sociales à Madagascar semblent notamment insister sur l’importance, pour les couples, de s’installer dans un logement indépendant de celui de leurs parents ».
Mais au niveau national, les services aux personnes âgées peuvent peser très lourd dans un budget. Les « cartes vertes » qu’on leur a proposées ne trouvent plus de valeur actuellement. Cette pièce a été censée leur offrir certains avantages : remise de 30% dans le transport aérien, 10% dans les pharmacies, moins de 100 Ariary pour le frais de transport urbain… Sa distribution a été suspendue depuis 2008, et en attente de promulgation de la loi relative jusqu’à ce jour.
Madagascar célèbre chaque année cette journée alors que la loi relative à leurs droits n’a pas encore été promulguée.
La célébration de la Journée Internationale des Personnes Agées pour demain a été approuvée par le conseil des ministres du 17 septembre, sous le thème de « personnes âgées : force nouvelle pour le développement » , les objectifs de cette journée est évidemment la valorisation de la place et le rôle des Personnes âgées au sein de la Communauté Malagasy et éviter toutes formes de marginalisation des « Raiamanadreny ». Ces Personnes Agées représentent actuellement plus de 5% de la population Malagasy.
Diverses manifestations telles que des manifestations culturelles, des consultations médicales gratuites pour les Personnes âgées , des distributions de vivres seront programmées. La célébration nationale se tient à Antsohihy, Région Sofia Commune .Mais toutes les Régions célèbreront cette Journée du 1er octobre, par le biais des 22 Directions Régionales de la Population et des Affaires Sociales.
NIR
La Gazette