Pillage des ressources naturelles : Une extinction massive des tortues endémiques

Publié le par Alain GYRE

Pillage des ressources naturelles : Une extinction massive des tortues endémiques

 

 avr 25th, 2014

 

Une alerte. Madagascar dispose de neuf espèces de tortues dont cinq espèces sont endémiques. Cependant, « près de 47% des tortues de la Grande Ile sont déjà éteints depuis 10 ans en raison de pillage de nos ressources naturelles ainsi que de la consommation tout court de la viande de ces animaux par la population locale. Et si toutes les parties prenantes surtout l’administration, ne prennent chacune leur responsabilité, notre faune très recherchée sur le plan international disparaîtra d’ici 20 ans », a exprimé Herilala Randriamahazo, le coordinateur du programme Turtle Survival Alliance (TSA), lors d’un brunch organisé par l’ambassade des Etats-Unis hier au Centre de Presse Malgache.

 

15 000 USD. « Nous avons une administration faible qui ne fait aucune action surtout au niveau du site naturel des tortues. Même les autorités locales y compris les premiers responsables de la gendarmerie sur place sont des mangeurs de tortues. En outre, le trafic de tortues est bien organisé. Le transport se fait toujours en taxi-brousse et le contrôle passe inaperçu. Ce qui explique cette extinction massive de nos espèces », a-t-il évoqué. C’est vendu à 1 500 Ariary pour la viande cuite alors qu’une tortue s’achète à 15 000 USD à Thaïlande. La corruption, l’inconscience des Malgaches surtout les hauts responsables qui veulent avoir des tortues comme animaux de compagnie, le non-aboutissement des enquêtes judiciaires et la meilleure organisation des braconniers munis des armes à feu constituent des contraintes majeures à la lutte contre ce trafic. Il est aussi difficile de coopérer avec les communautés villageoises qui sont les premiers à pouvoir sécuriser les tortues dans leur habitat naturel.

 

Réintroduction. Par ailleurs, trois centres de détention provisoire ont été créés pour confisquer les tortues saisies à l’étranger. « Leur réintroduction dans le site naturel doit se faire dans les normes. Cela nécessite au moins 6 mois de phase d’acclimatation pour éviter que les animaux se meurent. Depuis 2010, plus de 2 000 tortues saisies sont traitées par TSA avant de les lâcher en milieu naturel », a raconté Herilala Andriamahazo. Le village d’Antsakoamamy situé à l’extrême sud du pays, est un modèle en matière de conservation de tortues. « Une école y a été construite suite à sa demande à titre de reconnaissance », a-t-il conclu.

 

Navalona R.

Midi Madagasikara

Publié dans Revue de presse

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