Vingt mille lieues avec le malgache

Publié le par Alain GYRE

Vingt mille lieues avec le malgache

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Henri Rahaingoson (à dr.) a (ra)conté les origines du malgache durant son exposé d’hier au Tranompokonolona Analakely

 

05.06.2014

 

L’intervention d’Henri Rahaingoson, hier au Tranompokonolona Analakely, a permis de connaître des aspects insoupçonnés du malgache. Une langue bien vivante.

 

Le tracé historique de la langue malgache a été détaillé par Henri Rahaingoson, hier après midi au Tranompokonolona Anala­kely. Une intervention passionnée et passionnante d’un académicien, grand défenseur de sa langue. À l’entendre, le malgache serait une sorte d’hybride séculaire.

« On peut déjà trouver les traces de la langue malgache au onzième et au douzième siècle », fait-il savoir. L’homme de lettres parle comme un historien, parfois comme un conteur épique. Tant la magie de l’épopée de cette langue s’étale sur mille lieues, loin des frontières de notre  pays. Alors, l’auditoire se met à imaginer mer, boutres, marchands et civilisation.

Henri Rahaingoson a aussi soulevé de nouvelles hypothèses. « Le sorabe ne serait pas venu des arabes. Des chercheurs ont trouvé récemment des écrits ayant des similitudes avec le sorabe », émet l’écrivain et poète également. Ces traces se situent en Asie de l’Est, sur l’archipel de Sumatra, et dans la province d’Aceh précisément. L’histoire contemporaine rappelle qu’en 2004, un tsunami a frappé cette partie de l’Indonésie. Si durant son intervention, il n’a pas émis ce constat, l’on peut supposer que l’un des composants du malgache était une langue tournée vers le large. L’autre composant vient de l’Afrique, une autre belle et longue histoire aussi.

Séculaire et dynamique

L’autre période qui a marqué la langue malgache se trouve au XIXème siècle. Le moment où Radama a décidé, avec le renfort de conseillers comme Andriamahazonoro, les missionnaires du London Missionary Society, et quelques français, pour adapter l’alphabet latin au malgache. Le malgache se pare dès lors de « modernité ». Introduire l’alphabet latin lance les projets de traduction, un autre virage de cette langue.

La Bible fait partie de ces premiers écrits que des missionnaires et douze Malgaches ont repris en malgache. Une date mémorable, un autre monde s’ouvre aux lettrés, celui des autres civilisations et des autres pays. Cette intervention se tient dans le cadre de la célébration du mois de la langue malgache, comme il se fait chaque année.

D’autres activités vont venir dans les prochaines semaines. Le samedi 14 juin à 10 h, la bibliothèque Nationale à Anosy va abriter une rencontre sur « Ny teny malagasy sy ny tontolon’ny rakibolana » avec Jean Claude Randria­mahazo, enseignant à l’école nationale supérieure ou ENS. Le 27 juin, à l’Académie malgache de Tsimbazaza ce sera plus festif, avec slam, poésie, théâtre, conte, roman, … à travers des représentations scéniques. Ce qui va clôturer comme il se doit ce mois de la langue malgache.

Maminirina Rado

L’Express

Publié dans Revue de presse

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