Poème: CYCLONE AVA - MAX RANDRIANTEFY

Publié le par Alain GYRE

Encore une fois, insensible à nos misères, Madagascar est la proie d’un cyclone. Le plus dur c’est de ne pouvoir rien faire car la majorité de la population ne peut s’offrir de maisons construites dans les normes pouvant résister aux cataclysmes. Aussi, nous malgaches vivons dans la fatalité selon laquelle le monde est un éternel recommencement. Et les gouvernants successifs ne pouvant qu’apporter des aides d’urgence aux sinistrés, sont impuissants devant ce fléau naturel. Sans aide internationale conséquente, il est de mise de faire appel au Fihavanana (amitié) qui nous est chère car elle est et sera toujours l’expression de notre protection sociale la plus efficace.

 

 

CYCLONE AVA

 

Dans la tourmente d’une nuit de tempête,

On entendait se déchaîner les éléments.

Ils étaient venus sans tambour ni trompette,

Balayant céans par des rafales de vent.

 

Le ciel avec courroux lançait des éclairs

Sur une ville lugubre désertée des piétons

Qui craignaient en plus l’explosion du tonnerre,

Et les crues d’une pluie tombée à torrents.

 

Des planches en folie prenaient leur liberté

Tournoyant, plongeant, s’en allaient vers le ciel

Prises d’une frénésie trop longtemps maîtrisée,

Elles s’envolaient en goguette dans les ruelles.

 

Racines des arbres arrachées, jonchaient le sol.

Les maisons écroulées montraient leur faiblesse.

Les sirènes donnaient des appels de détresse,

Mais la lumière avait cessé de tenir son rôle.

 

Debout les plantes faisaient leur révérence

A la furieuse présence de son éminence

Qui pour marquer son symbolique ménage

De rage avait tout rasé sur son passage.

 

Peut-être venu pour nous punir de nos excès

De nos actions et de nos âmes imparfaites

En détruisant la ville sans remord ni regret,

Et nous infliger un goût amer de défaite.

 

Et nos terres désolées subissaient l’assaut

D’une furie passagère fermée aux prières

D’un pays à genoux cessant d’être fier,

D’une pauvreté due à un cyclone de trop.

 

MAX RANDRIANTEFY

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