Conte: La terre

Publié le par Alain GYRE

 

La terre

Contes sur les origines

Recueilli  dans le district d'Ambatondrazaka

 

Un jour, le fils du Zanahary demanda à son père la permission de descendre ici-bas.

Le père accéda à son désir.

Il partit donc mais arrivé au terme de son voyage, ne trouvant aucune place pour poser ses pieds, il fut obligé de retourner au ciel et de conter au Zanahary sa mésaventure.

Entendant ce récit, le Zanahary lança une grande masse d'étoiles, et, prenant son grand couteau (l'arc en ciel) partagea cette masse les gros morceaux formèrent les montagnes, les parties fendues par la lame du grand couteau formèrent les vallées, et les restes réduits en poudre devinrent les plaines.

 

Telle est, dit-on, l'origine de la terre.

 

Les êtres vivants

 

 

Après quelque temps de séjour sur la terre, le fils du Zanahary s'y plaisait beaucoup et il décida d'y demeurer toujours, et de demander à son père des êtres pouvant l'aider à vivre.

Le Zanahary écouta la prière, réunissant par couple les différentes espèces d'êtres vivants auxquels il donna à emporter leur nourriture, il mit le tout dans une grande sobika (1) fermée et la jeta à travers les airs.

Un bruit effrayant se produisit, ce fut le varatra (tonnerre). La sobika, heurtant la terre fut déchirée, tous les Etres vivants qu'elle renfermait sortirent et on vit apparaître les bœufs, les moutons, le cheval, etc.

Parmi ces êtres, certains plurent particulièrement au fils du Zanahary qui les soigna et les garda près de lui les autres furent mis en liberté.

Telle fut l'origine des animaux domestiques et des animaux sauvages.

 

(1) Grande corbeille.

 

Origine de l’eau

 

Ces animaux sauvages devinrent bientôt la terreur de l'habitant de la terre.

Il se sentit seul et versa des larmes abondantes qui furent l'origine de l'eau.

 

Le premier couple humain

 

Devant sa détresse, le Zanahary lui envoya une compagne pour le distraire, et s'adressant aux animaux sauvages, il dit :

« Bêtes féroces, que certains parmi vous vivent près de ma baguette. »

En prononçant ces paroles, il jeta sur la terre une baguette qui s'y implanta, devint un arbre, puis une forêt.

« Quant à vous autres, gardez les larmes de mon fils. »

Voilà pourquoi les animaux sauvages habitent dans la forêt, comme les sangliers, ou dans l'eau comme les caïmans.

 

De l’emploi des bœufs

 

Un jour les deux époux firent sortir du parc leurs troupeaux de bœufs et les laissèrent brouter librement les herbes dans les pâturages.

Par hasard, quelques grains de riz tombèrent sur les traces des animaux et poussèrent avec plus de vigueur que ceux qui étaient semés dans un terrain quelconque.

Ayant observé ce phénomène, les deux époux préparèrent un morceau de terrain pour la culture du riz, élevèrent tout autour de petites digues pour retenir l'eau, ensuite ils amenèrent leurs bestiaux qui piétinèrent le champ lequel reçut la semence du riz.

La récolte fut très belle et depuis ce jour, on employa les bœufs pour aider le cultivateur.

 

Les minéraux

 

Lorsque le fils du Zanahary avait quitté son père, il portait une baguette en argent dans la main droite, une baguette de cuivre dans la main gauche, des souliers en fer et un chapeau d'or. Un jour qu'il poursuivait les animaux féroces, il déposa le tout à terre pour être plus agile.

Quand il revint, les objets avaient disparu, la terre les avait absorbés.

C'est ainsi, dit-on, que l'on explique l'existence des minéraux dans la terre.

 

Contes de Madagascar

Charles RENEL

Troisième partie

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