Lémuriens et bois précieux, symboles de l'île, sont la proie de braconniers et de bûcherons

Publié le par Alain GYRE

Lémuriens et bois précieux, symboles de l'île, sont la proie de braconniers et de bûcherons

Par franceinfo avec AFP – France Télévisions

Mis à jour le 28/04/2019

C'est le combat de leur vie. D'un côté, un guide local, révulsé par la mise à sac de la petite forêt primaire de Vohibola, mobilise des bénévoles pour faire fuir les intrus destructeurs, de l'autre, le directeur d'un hôtel écolo, recueille les lémuriens et organise des rondes la nuit. Dans la forêt de Vohibola, sur la côte orientale de Madagascar, le crime règne en maître.

Un reportage photo de Rijasolo.

La forêt de Vohibola, entre le canal colonial des Pangalanes et l'océan Indien, abrite des trésors de biodiversité. "On y trouve au moins vingt espèces d'animaux endémiques, dont six types de lémuriens, et 150 essences d'arbres", dont quatre ne poussent que sur la Grande Ile, détaille Cyril Nabé Tovohaly, guide et chef du village d'Andranokoditra. Si le braconnage ne s'arrête pas, ce sanctuaire pourrait disparaître en quelques années seulement, "pour laisser la place à une terre vide où des investisseurs viendront faire pousser des murs de béton...", soupire celui que l'on surnomme "chef Nabé". RIJASOLO / AFP

A travers la forêt de Vohibola, les yeux et les oreilles à l'affût, la patrouille de bénévoles dirigée par le chef Nabé traque le moindre indice qui trahirait la présence de braconniers. RIJASOLO / AFP

Bûcherons frauduleux, braconniers et autres margoulins viennent de zones parfois éloignées d'une centaine de kilomètres et s'installent dans des campements comme celui-ci. "Il faut que les villageois dénoncent les coupes illicites", proclame Eric Rabenasolo, directeur général de la Forêt au ministère de l'Environnement. Un message qui a du mal à passer dans un pays où les trois quarts de la population vivent dans l'extrême pauvreté. RIJASOLO / AFP

Abattages illégaux de végétaux, chasse aux lémuriens, la nature est pillée sans vergogne. Des copeaux de bois précieux, vestiges de coupes sauvages, jonchent le sol. RIJASOLO / AFP

Armé d'un arc et de flèches, un garde forestier bénévole inspecte les huttes des braconniers, avant de les détruire. Dans le secteur, les opérations des forces de l'ordre sont rares ou se soldent souvent par des échecs. RIJASOLO / AFP

La plupart des arbres "volés" à la forêt sont brûlés pour en faire du charbon de bois, combustible très bon marché et donc prisé des habitants de Madagascar, l'un des pays les plus pauvres de la planète. "C'est vraiment triste de voir qu'ils osent transformer en charbon des bois précieux comme l'ébène", se lamente le chef Nabé. Selon le dernier rapport de Global Forest Warch (GFW), Madagascar a perdu "2 % de sa forêt tropicale primaire en 2018, une proportion supérieure à celle de tout autre pays tropical". RIJASOLO / AFP

A l'hôtel Jungle Nofy, situé le long du canal des Pangalanes, les lémuriens trouvent refuge et sécurité auprès du couple Décampe, propriétaire des lieux. Trois nuits par semaine, Stéphane Décampe, saute dans son canot à moteur pour traquer les contrebandiers. RIJASOLO / AFP

Dans la commune voisine d'Ambinaninony, le maire Cécilien Ranaivo, soupçonné par des défenseurs de l'environnement d'être de mèche avec certains trafiquants, est agacé par l'activisme du couple d'hôteliers et du chef Nabé. "Certains inventent trop de mensonges sur la forêt de Vohibola !", fulmine-t-il, "je n'ai jamais mis les pieds dans la forêt. Je ne comprends pas pourquoi on m'accuse", ajoute-t-il, dénonçant les motivations "politiques" de ses détracteurs. RIJASOLO / AFP

La guerre fait rage. Ce lémurien femelle de cinq ans retrouvé mort dans l'enceinte de l'hôtel, aurait été "empoisonné par les braconniers pour se venger", selon les Décampe. Afin de trouver enfin une solution, l'association de gestion de la réserve, créée en 2016 par une partie de la population, ne désespère pas de trouver des sources de revenus alternatives au pillage, notamment dans l'agriculture. RIJASOLO / AFP

Devenus un symbole planétaire de Madagascar depuis le succès du film d'animation éponyme, les lémuriens sont l'une des cibles privilégiées des chasseurs. Certains les mangent, d'autres les revendent comme animaux de compagnie. Selon l'ONG Lemur Conservation Network (LCN), 105 des 111 espèces de lémuriens répertoriées à Madagascar sont menacées d'extinction. RIJASOLO / AFP

 

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Publié dans Environnement, Economie

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