Extraction de résine de pin: Les Chinois exploitent les paysans de Mahatsara

Publié le par Alain GYRE

Extraction de résine de pin: Les Chinois exploitent les paysans de Mahatsara

Publié le samedi 1 août 2015

Extraction de résine de pin: Les Chinois exploitent les paysans de Mahatsara

4 000 Ar par jour si 10 000 Ar et puis 8 000 Ar au début.

Le salaire journalier proposé par les Chinois qui extraient la résine de pin à Mahatsara Antaniditra dans le district de Moramanga ne cesse de diminuer. Et bien sûr, les conditions de travail ne sont pas fameuses puisque les paysans ne sont ni logés ni nourris et ne reçoivent aucune protection en matière de santé. Ils ne sont pas non plus autorisés à sortir travailler quand il pleut. Cette région est pourtant pluvieuse. Ce qui fait qu’ils ne travaillent généralement que 15 jours par mois. Un paysan gagne en moyenne 70 000 Ar par mois, soit un montant inférieur au seuil national de la pauvreté ! Certains ont pourtant quitté leur village pour profiter de cet emploi rémunéré à 10 000 Ar/jour au début. Selon Frédéric Rakotovoavy, président de l’ONG Actions sans frontières (ASF) qui était sur place, des opérateurs chinois ont obtenu une autorisation d’extraire dans cette région la résine de pin sur 4 000 ha et pour 30 ans ! Les communautés locales ont soif de développement mais ces Chinois ne font que les exploiter. Pourtant, ils y seront pour longtemps encore.

Pour leur faciliter la tâche et surtout pour leur permettre d’obtenir l’autorisation d’exploitation, quelqu’un a créé un groupement local (VOI) alors qu’il n’a même pas consulté la population. Et personne à Mahatsara ne sait ce que le cahier des charges sur l’extraction de la résine contient. Il paraît qu’en échange de l’installation des Chinois, l’aval de la population locale aurait valu 30 millions Ar. Mais une fois de plus, personne n’a vu la couleur de cet argent puisque les Chinois ont choisi de ne pas verser ce montant mais de le donner aux gens sous forme de marchandises. Il faut aussi souligner le comportement éhonté des gendarmes qui travaillent dans la zone. 2 gendarmes demeurent en permanence à Mahatsara. Ils y sont probablement pour défendre les intérêts des Chinois, alors que dans les 4 communes voisines (Belavabary, Ambohidronono, Antsoromisa et Antaniditra), il n’y a qu’un ou deux gendarmes installés à Mandialaza et qui se succèdent tous les 15 jours. Ces forces de l’ordre aggravent leur mauvaise réputation : ils prennent 1 à 2 kg de viande par jour auprès des bouchers du coin mais sans rien payer ! Ce manège dure depuis de nombreuses années.

En fait, les autorités concernées, celles de la gendarmerie et de l’environnement et des forêts, devraient renforcer les contrôles sur terrain. Elles ne devraient pas se contenter de délivrer des autorisations et de lâcher leurs éléments en brousse. D’aucuns savent que dans la plupart des cas, les Chinois ne sont pas très regardants en matière de conditions de travail et de préservation de l’environnement. Ils ne sont pas les seuls dans un contexte marqué par un Etat faible qui ne se soucie guère des conditions de la population et encore moins de la protection de l’environnement. L’impunité pour les trafiquants de ressources naturelles en est la preuve.

Recueillis par Fanjanarivo

http://www.lagazette-dgi.com/

Publié dans Economie

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M
Bien triste généralité qui se retrouve dans l'ensemble de Madagascar quand à ces exploitations en tout genre
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