Vazo miteny : Le quotidien et les souffrances du « petit peuple » dépeints par Nantenaina !

Publié le par Alain GYRE

Vazo miteny : Le quotidien et les souffrances du « petit peuple » dépeints par Nantenaina !

Rédaction Midi Madagasikara 26 février 2016

Vazo miteny : Le quotidien et les souffrances du « petit peuple » dépeints par Nantenaina !

Ses textes sont populaires et faciles à comprendre. Il y parle de tout et de rien. Chacun s’y retrouve et c’est justement son but : toucher tout le monde et surtout les dirigeants.

Il est ce père de famille devenu alcoolique parce que sa femme l’a quitté pour cause de pauvreté ou celui qui s’est laissé tenter par une autre et prie sa femme de le reprendre. Il est également ce paysan qui tente par tous les moyens d’éduquer ses enfants, cet homme qui n’a plus de repères parce que la mondialisation lui a insufflé toutes sortes d’idées… Nantenaina revêt toutes les casquettes. Il est lui-même et tous les autres à la fois. Ses inspirations, il les puise et les trouve dans le vécu, les malheurs et les mésaventures de chacun. Il n’a aucune limite et aborde tous les sujets : culture, corruption, éducation, tromperie… Il se fait porte-parole de tout un chacun, relate, pointe du doigt et se veut être un intermédiaire entre ce petit peuple trop fatigué de travailler à survivre et ses gouvernants. A travers ses compositions, ses textes plus précisément, Nantenaina veut éveiller les consciences. « Les gens sont trop pauvres qu’ils n’ont plus la force de dénoncer ou de se révolter », se plaint-il.

Calvaires en chansons. Ayant lui-même été victime d’un pillage de tombeau, Nantenaina, en 1995, a eu un déclic. « Nous avons projeté d’apporter des fleurs pour la fête des morts. Le caveau familial de nos voisins a été vandalisé. Nous nous sommes donc désistés ». Quelques jours plus tard, le Palais de la Reine fut incendié. Profondément touché et révolté par ces événements, il écrit son premier morceau. Une chanson dans laquelle il dénonce la perte des « soatoavina » comme le respect des aînés, la destruction à la source de notre identité culturelle. Plus tard, il écrira des titres dans lesquels chacun se reconnaît, enfin presque ! « Dans zanaka ambanivolo, je mets par exemple en évidence le calvaire qu’endurent les jeunes enfants en campagne, ces kilomètres à pied, avant d’atteindre l’école. Malgré leur extrême pauvreté et leur manque de moyen, les parents mettent également tout en œuvre, vont même jusqu’à vendre leur bien le plus cher : les zébus, pour permettre à leur enfant d’accéder à l’éducation ». Ce soir, les amoureux de « vazo miteny » auront l’occasion d’entendre et d’apprécier d’autres chansons, d’autres histoires… fraîchement composées par Nantenaina qui, ce soir partagera la scène avec Belahy, une légende des chansons à texte… au Telozoro Andrefan’Ambohijanahary.

Mahetsaka

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Publié dans Culture, Musique malgache

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