A Madagascar, le prix du riz augmente de jour en jour

Publié le par Alain GYRE

A Madagascar, le prix du riz augmente de jour en jour

 

Marché d'Antananarivo (photo d'archives)

© RICHARD BOUHET / AFP

Par RFI Publié le 02-02-2017

Depuis deux semaines, les vendeurs de riz des marchés de la capitale malgache n'ont pas le temps de s'ennuyer : chaque jour, le prix de la denrée augmente. Il faut alors changer toutes les étiquettes sur les étals. L'image pourrait faire sourire si des millions de Malgaches n'étaient pas dépendants du riz. Or, à Madagascar, c'est l'aliment de base. Ce week-end, il n'en a pas fallu beaucoup pour que la rumeur d'une pénurie circule et que la population se bouscule pour faire des réserves. Pourquoi les prix ont-ils augmenté ? Qu'en est-il réellement des stocks de riz sur la Grande Île ?

Devant le stand de riz du marché d'Analakely, cette acheteuse est contrariée. « J'ai acheté le riz il y a deux semaines à 1 400 ariary le kg, raconte-t-elle, et maintenant, le moins cher, il est à 1 800 voire 2 000 ariary le kg. Ça me met vraiment en colère, mais il n'y a pas de solution pour l'instant. On attend la réaction du gouvernement. »

Côté gouvernement, justement, Rivo Rakatovao, le ministre de l'Agriculture, rappelle que le marché du riz est par nature spéculatif.  Armand Tazafy, le ministre du Commerce, a lui voulu mettre un terme à la psychose en affirmant que Madagascar possèderait encore l'équivalent d'un mois et demi de stocks pour nourrir toute la population.

Néanmoins, le ministre pointe du doigt les auteurs du problème. « Les opérateurs du riz, explique-t-il, (collecteurs, grossistes, détaillants, importateurs, ndlr) organisent cette pénurie parce qu'ils pensent qu'en gardant leurs stocks dans leurs entrepôts, compte tenu de la baisse de la production du fait de la sécheresse, ils espèrent vendre beaucoup plus cher dans une semaine ou deux. Mais cette organisation de la pénurie est une infraction dans la loi sur le commerce, que l'Etat réprime. »

Pour l'instant, aucune sanction concrète n'a été prise. D'après le ministère, maintenant que le risque de pénurie a été démenti, les prix devraient baisser d'eux-mêmes ces prochains jours. Une vingtaine d'importateurs se sont également engagés à importer 40 000 tonnes de riz, d'ici à fin avril, pour anticiper la baisse habituelle des stocks en période de soudure.

Avec plus de 2,6 millions de tonnes de riz produites chaque année sur son sol, Madagascar n'est pas autosuffisante. En 2016, elle aura importé 240 000 tonnes de la précieuse denrée, essentiellement d'Inde, du Pakistan et de Thaïlande.

http://www.rfi.fr/

Publié dans Economie, Riz

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