VILLE MORTE - J.J. RABEARIVELO

Publié le par Alain GYRE

 

VILLE MORTE

 

Plongeant éperdument mon vaste front de cuivre

dans ton immensité de silence et de sable,

ô paysage bleu, triste et doux, je m’enivre

mais, me sachant plus vain, me crois plus périssable !

 

Leçon d’humilité, leçon de modestie

ton néant surpeuplé d’autant d’oublis que d’ombres,

et jusqu’à ta ruine elle-même engloutie

sous un flot grandissant de sauvages concombres,

 

tout dit, en ta rechute au sein de la nature,

la destinée ancienne, et présente, et future

de l’oeuvre suscité par l’homme et son esprit !

 

Et le peu qui te fait survivre en ma pensée

n’est que ma piété pour ce qui a péri,

liane en fleur au ras d’une tombe enlacée !

 

JEAN-JOSEPH RABEARIVELO

VOLUMES. – XVII

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