2012-10-22 Début d'un long périple autour de l'île

Publié le par Alain GYRE

Début d'un long périple autour de l'île

Apartir du mois de mai 1897, le résident général Joseph Gallieni commence un long périple qui le mène autour de la Grande île. Parti de Toamasina le 19 mai en début de matinée à bord du « Lapérouse », il entreprend sa tournée d'inspection des côtes en se dirigeant vers le Nord. Il arrive à Sainte-Marie le même jour en milieu d'après-midi.
Sans perdre une minute, il se rend à la Résidence où le médecin des Colonies chargé des fonctions d'administrateur lui présente les fonctionnaires de la Dépendance. Le général Gallieni visite ensuite les divers services ainsi que l'école des garçons et celle des filles.
Il reçoit aussi les membres de la Chambre consultative qui lui présentent leurs desiderata. Ils lui signalent l'intérêt que présente le développement des cultures tropicales dans la Colonie et pour remédier à la baisse considérable du prix du girofle sur les marchés de France, ils émettent le vœu tendant à l'augmentation de la détaxe accordée sur ce produit. Le Général leur promet de transmettre et d'appuyer leur demande auprès du ministre responsable.
En outre, pour satisfaire une requête des colons en vue de faciliter les débarquements, le Général décide qu'un agent
technique viendra à Sainte-Marie afin d'étudier le dragage du
« barachois » qui donne accès au petit port d'Ambodifototra.
Le « Lapérouse » quitte l'île le 20 mai au matin pour mouiller, dans l'après-midi, dans la rade de Maroantsetra, mais il ne descend à terre que le lendemain. En
l'absence du résident en tournée, il y est reçu par le commis de résidence qui lui présente les colons réunionnais et mauriciens, pour la plupart représentants des maisons de commerce de Toamasina. Ils affirment la reprise des transactions commerciales avec l'intérieur depuis la pacification de la région. Ce que le Général constate par lui-même. Cependant les colons se plaignent du défaut de main-d'œuvre. Aussi prend-il aussitôt des mesures adéquates.
Dans ce point de négoce, le commerce porte principalement sur l'exportation du caoutchouc, du raphia et sur l'importation de cotonnades étrangères. Comme exploitation agricole, il n'existe alors à Maroantsetra qu'une vanillerie, mais tous les colons s'accordent à reconnaître la fertilité de la région.
Sur la convocation de ses chefs, la population locale se réunit pour souhaiter la bienvenue au résident général et lui assure « de son dévouement à la France » et manifeste « sa satisfaction d'être délivrée du gouvernement de la reine ». Les quelques Merina restés dans la région, se limitent à faire du commerce.
Le général Gallieni quitte la ville le 22 mai pour Vohémar où il débarque le jour même. Comme précédemment, il fait la connaissance des fonctionnaires et des colons de la localité. Ces derniers, Réunionnais et Mauriciens également, déplorent comme ceux de Maroantsetra l'inexistence de la main-d'œuvre autochtone. Ils demandent aussi qu'une ligne de navigation desserve Vohémar. En réponse, le résident général ordonne de hâter la réglementation du travail et assure qu'il se préoccupe de l'organisation d'un service régulier de navigation sur la côte Est.
À noter que les Sakalava de Vohémar comme les Betsimi­saraka de Maroantsetra expriment « leurs sentiments d'attachement à la France et leur satisfaction du nouveau régime établi ».
Le général Gallieni embarque le 24 mai au matin pour Diego-Suarez. Au programme: rencontre avec l'administrateur-maire et les fonctionnaires; visite des services civils; inspection des travaux d'adduction d'eau dans la ville d'Antsiranana. C'est ainsi qu'il constate que la captation des eaux de l'Alandriana et d'une source voisine est achevée jusqu'à un kilomètre de la ville. La fin des travaux est prévu fin juillet 1897.
Le lendemain, il inspecte les services militaires et les casernes d'Antsiranana le matin, et l'après-midi, avec les responsables locaux, il se rend à Antongobato, situé à
9 km du cul-de-sac Gallois à l'intérieur des terres. Son séjour se passe également à visiter d'autres usines ainsi que les exploitations de la Société des salines au fond de la baie.

Pela Ravalitera

Lundi 22 octobre 2012

L’Express

Publié dans Notes du passé

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