2013-01-24 Quelques anecdotes du passé

Publié le par Alain GYRE

Quelques anecdotes du passé

Quand en 1664, le ministre français Colbert décide de créer la Compagnie de l’Orient, la colonisation ne va guère aussi facilement qu’on l’espère.
Depuis 1660, le fort Dauphin est commandé par le comte de Champmargou qui doit passer ses pouvoirs au président désigné par la nouvelle Compagnie. Ce dernier meurt subitement et De Champmargou reprend le commandement jusqu’à la nomination du marquis de Mondevergue.
Nourrissant des sentiments d’hostilité contre le nouveau président, De Champmargou s’allie la faveur partisane des hommes de la première heure, si bien que De Mondevergue, ne jouissant pas d’une autorité réelle, est tenu pour responsable du déclin de la colonie. Il est remplacé par Blanquet de la Haye. Celui-ci n’est guère plus heureux. La Compagnie, découragée par l’insuccès de l’entreprise, demande au roi de l’en décharger.
En 1670, l’Île Dauphine devient « Terre de la couronne » après que le roi a payé un million la rétrocession de l’île. Blanquet de la Haye démissionne en 1671 et quitte Madagascar pour se rendre à l’île Bourbon après avoir laissé à Fort-Dauphin près de 200 hommes qui préfèrent rester avec De Champmargou. Celui-ci meurt en 1672.
Il est remplacé par La Bretèche. Les affaires vont de mal en pis. Le pire épilogue en est, le 27 août 1674, le massacre de 75 Français par les autochtones dans des conditions restées jusqu’ici mal définies. C’est ainsi que s’achève le premier essai d’établissement de la France dans l’Île Dauphine.
C’est seulement cent-cinquante ans plus tard, en 1821, que la France, par l’intermédiaire de Sylvain Roux établi sur l’île Sainte-Marie, envoie de nouveau une garnison pour occuper Fort-Dauphin. Radama 1er s’y oppose et y dépêche une troupe de soldats commandée par son cousin le prince Ramana­nolona, afin de prendre la ville aux mains des Français.
Depuis, les relations franco-merina ne sont pas de tout repos. Ainsi, en vertu de la disposition 85 du Code des 305 articles, le gouvernement hova revendique la succession de Jean Laborde. Avec l’implantation du drapeau merina en territoire sakalava, ce geste est vu d’un très mauvais œil par la France. Le 17 juin 1882, sur l’ordre du ministre français de la Marine, le capitaine de vaisseau Le Timbre arrache les drapeaux merina plantés à Ampasimena, dans la baie d’Ampasindava.
Ce que voyant et ne voulant pas se compromettre complètement avec la France, dont il prend les réclamations en considération, le Premier ministre Rainilaiari­vony dépêche, le 1er août 1882, une ambassade en France. Cette délégation est dirigée par Ravoninahitriniarivo et Ramani­raka, assistés notamment de deux interprètes, Andrianisa et Marc Rabibisoa. Le ministre français des Affaires étrangères refuse de les recevoir et les opérations militaires commencent l’année suivante.
Le 16 mai 1883, l’amiral Pierre s’empare de Mahajanga après une résistance acharnée faite par 2 000 Merina qui s’y sont fortifiés.
Se rendant de l’autre côté de l’île, sur la côte Est devant Toa­masina, l’amiral Pierre adresse à la reine un ultimatum en bonne et due forme. Le 9 juin, le gouvernement hova rejette l’ultimatum et le lendemain, l’amiral Pierre bombarde et prend Toamasina.
Faisons enfin remarquer que, sous la colonisation et dès 1898, les médecins français sont presque tous, à des titres divers, des naturalistes. À cette époque, il est connu que « le médecin représente un excellent moyen de pénétration au contact des populations ».
Le Dr Fontoynont est l’exemple même de ces médecins doublés de naturalistes, car il est tour à tour ethnographe, zoologiste, mycologue, paléontologiste. Avant lui, il y a eu, entre autres, les Dr Boucher (1898), Clair (1900) qui étudie la puce chique. Le Dr Rigal (1903) pharmacien de la Marine, est l’un des premiers à décrire le « serment du sang ».

Pela Ravalitera

Jeudi 24 janvier 2013

L’Express

Notes du passé

 

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