2013-07-13 Un tombeau remarquable par ses motifs

Publié le par Alain GYRE

Un tombeau remarquable par ses motifs

 

Entre le village de Vohimasina à Fianarantsoa et le fleuve Matsiatra, se trouve le beau tombeau Tsiafantampo. Le village de Vohimasina est établi en retrait, à environ 500m à vol d’oiseau de la Route nationale 7, près de l’ancienne usine de conserves de la Ferme d’État et de la gare de la ligne Fia­narantsoa-côte Est, tous deux portant le même nom de la localité.

En présentant brièvement le site, Noël Gueugier du Musée de l’Université, mentionne qu’en 1972, le chemin carrossable qui y mène, passe à l’est du village depuis la RN7 puis devant la nouvelle église catholique, «intentionnellement construite à l’écart du village royal».

La route traverse celui-ci, et passe successivement devant les ruines de l’ancien édifice catholique, le tombeau Tsiafantampo en pierre et en ciment, le nouveau « lapa » habité par la famille du roi Rakajy, qui est une maison de briques à varangues, et enfin devant un très grand parc à bœufs en pierres. De forme circulaire, celui-ci est par la suite aménagé en plusieurs petits parcs.

Autour du « lapa » se rassemblent les autres maisons de la localité, beaucoup plus basses, « dans une disposition assez caractéristique d’un village royal ».

C’est plus sud, entre le village et la Ma­tsiatra, de l’autre côté de laquelle se trouve la montagne d’Analanindro, ou Ialanindro, où aurait été l’emplacement primitif du village, que l’on peut admirer le tombeau Tsiafantampo.

C’est un massif de pierres sèches, d’environ 10m x 7,5m avec un espace vide au centre. Du côté ouest, se remarquent « encore » quatre poteaux de bois sculptés, de section carrée plus ou moins endommagés par le temps, dont l’un s’est incliné. Des traces visibles montrent que « ces poteaux étaient reliés entre eux pour former une garniture autour du tombeau ».

Des débris de bois sculptés, « provenant probablement de cette garniture » sont entassés devant un « vatolahy », à l’est du tombeau.

« L’un de ces débris est remarquable parce qu’il porte encore une attache de fer. »

Deux autres « vatolahy » sont visibles au nord du tombeau. Le plus éloigné est admirable. Comme les deux autres, sa base est entourée d’une bordure de pierres enfoncées dans le sol, mais en outre, il est muni d’une garniture de bois portée par deux poteaux et formant comme une tablette sur laquelle se distinguent encore des restes d’os de tête de bœuf. Cette garniture est aussi sculptée.

Les motifs décoratifs, aussi bien du tombeau que de la pierre levée, sont variés. Noël Gueugier les cite un à un.

Les « hachures », très fines, courent toutes les surfaces d’ornements. «Plus appuyées et verticales au lieu d’être horizontales, elles meublent les biseaux qui séparent d’autres motifs.»

Les « carrés », évidés de manière à mettre en relief en diagonale, sont parfois groupés en frises sur deux rangées horizontales. «Le centre des deux rangées évoque alors l’Union Jack.»

Les « chevrons et les surfaces », divisés en quadrilatère irréguliers, meublés d’autres plus petits emboités les uns dans les autres, occupent quelquefois toute la largeur du poteau. Parfois, ils sont entourés d’une torsade formant quatre boucles (ou cercles plus petits) et parfois ils sont superposés ou juxtaposés, reliés entre eux par des volutes. « Des points peuvent être marqués au centre des petits cercles, ou des croix grecques peuvent y être inscrites. »

De plus, « des quadrillages ou des rayons sont tracés dans les grands cercles qui deviennent alors des rosaces ».

D’autres motifs, comme on le voit sur un poteau du « vatolahy » du nord, viennent des triangles qui peuvent être superposés ou entourés de bordures avec des boucles. Ils

« laissent apparaître au centre un motif rappelant le pétale central de la fleur de lys ».

Noël Gueugier note que chacun des poteaux portent les différents motifs en trois bandes, au pied, un peu au-dessous de la mi-hauteur et au sommet. Comme les anciens

« teza », il est surmonté d’une sorte de gland ou d’urne, « en réalité une jarre stylisée ».

 

Pela Ravalitera

 

Samedi 13 juillet 2013

L’express

Publié dans Notes du passé

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