2013-10-28 Notes du passé: Le pont de la Sofia, un bel exemple de coopération internationale

Publié le par Alain GYRE

Le pont de la Sofia, un bel exemple de coopération internationale

 

20 novembre 1974, le pont de la Sofia est inauguré officiellement. Long de 810 mètres, il relie la ville de Port-Bergé à celle d’Antsohihy, sur l’axe Antananarivo-Antsiranana (RN6).

Tous mettent leur espoir dans sa mise en service : elle permettra à la RN6 d’être accessible à longueur d’année et « effacera à jamais les malheurs et les déboires qui s’abattaient sur bien des paysans et autres vacanciers, chaque fois que venait la saison des pluies » (Elisoa Ranaivoarivao, chroniqueuse).

Effectivement, pendant de longues années, la traversée du fleuve Sofia par le bac, a comporté « mille et une difficultés que les itinérants, tout bien intentionnés qu’ils soient, avaient du mal à surmonter ».

C’est le général Gilles Andriamahazo, ministre de l’Aménagement du territoire, qui procède à l’inauguration, représentant le chef du gouvernement, le général de division Gabriel Ramanantsoa. Il est entouré, d’une part, de Daniel Rajakoba, ministre de la Fonction publique et du travail, du commandant d’escadron Jaona Mampila, chef de la province de Mahajanga, de Victor Ratongasoa, membre élu à Antsohihy du Conseil national populaire du développement; et d’autre part, de membres du corps diplomatique, notamment Alfred Vestring, ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne, et Desmazières, premier conseiller à l’ambassade de France.

On espère désormais que le pont de la Sofia, situé à environ 15 kilomètres de Port-Bergé, favorisera l’établissement d’une liaison permanente entre des zones plus ou moins enclavées à forte production agricole, à savoir Antsohihy, Mandritsara, Befandriana-Nord, Bealanana et Analalava.

L’exécution des travaux a été confiée à la société des Grands travaux de l’Est, à la suite d’un appel d’offres, et a duré trente mois. Elle a nécessité la mobilisation d’un crédit d’un milliard de FMG.

La chroniqueuse Elisoa Ranaivoarivao a cité d’autres chiffres très significatifs pour mieux présenter l’ouvrage qualifié de grandiose. La construction de l’infrastructure a nécessité 650 tonnes de pieux-tubes métalliques de fondation, de 9 000 m3 de béton qui ont exigé 3 500 tonnes de ciment, et de 1 100 tonnes d’acier pour béton armé et béton précontraint.

« Le pont de la Sofia, le plus long de Mada­gascar et sans doute aussi parmi les plus importants du continent africain, est ainsi constitué de douze travées et comporte deux voies avec une chaussée de sept mètres et deux trottoirs de cinquante centimètres pour les piétons. »

Le fleuve présente un lit mineur de 250 mètres en

saison sèche et un lit moyen de 800 mètres en période pluvieuse. Grâce au gigantesque ouvrage- dont la construction a été financée conjointement par la RFA, la France et Madagascar-, il peut être franchi en toute saison.

L’accord tripartite comporte également le financement de l’ensemble « Route nationale Port-Bergé – Antsohihy – Pont de la Sofia ». Construction étayée d’obstacles compte tenu du délai de trente mois qu’il a fallu respecter pour la livraison de l’ouvrage. D’autres

problèmes s’y sont ajoutés, liés soit à l’isolement du chantier, soit aux dures conditions imposées par la nature : chaleur, pluies, crues, etc.

Elisoa Ranaivoarivao évoque aussi des difficultés d’ordre technique qu’il a fallu surmonter, parmi lesquelles l’enfoncement des tubes-pieux à une profondeur de 40 mètres, leur vidage et leur ancrage en pied dans la marne dure, ainsi que la construction d’îlots, digues, pentes provisoires et enceintes en palplanches métalliques pour le travail dans le lit du fleuve.

En 1974, le pont de la Sofia constitue un bel exemple de coopération internationale à plus d’un titre.

« Non seulement il est le fruit d’une collaboration franche entre des États amis, mais encore parce que, si sa réalisation a pu être menée à bonne fin, c’est grâce à des hommes de diverses nationalités, dont le savoir-faire et la compétence n’ont d’égal que la volonté de réussir… »

 

Pela Ravalitera

 

Lundi 28 octobre 2013

L’Express

Publié dans Notes du passé

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A
Un pont qui est bien là encore, bravant les caprices du temps, le Temps: comme quoi,lorsque les appels d'offres, les travaux, réception sont faits, suivis, en respectant toutes les normes qui s'imposent....
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