Artisanat : Le vétiver, une matière première peu exploitée

Publié le par Alain GYRE

Artisanat : Le vétiver, une matière première peu exploitée

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De beaux produits artisanaux faits avec du vétiver.

 

Utilisé dans la lutte contre l’érosion du sol, le vétiver peut aussi jouer un rôle prépondérant dans le développement économique à travers l’artisanat. On peut également en tirer divers produits dérivés utiles à la parfumerie ou à l’artisanat.

 

A promouvoir. Actuellement, très peu d’artisans savent que les racines du vétiver peuvent servir de matières premières aux artisans. Les quelques acteurs intervenant dans la filière lors de la Fier Mada, au début du mois, ont permis aux visiteurs, notamment les professionnels, de découvrir les produits dérivés de cette plante herbacée, comme le parfum, les huiles essentielles et les divers produits artisanaux.

C’est une opportunité qui mérite d’être exploitée, compte tenu du problème d’accès aux matières premières, en particulier le raphia de bonne qualité ou le bois précieux.

« Nous ne savions pas que le vétiver pouvait être travaillé de la sorte pour donner de si belles choses alors que nous avons une plantation non négligeable chez nous », s’étonne Arimisa Rafenomamisoa, une mère de famille en visitant le stand de l’ONG Point du jour lors de la foire Fier Mada.

La non-maîtrise des techniques de l’exploitation demeure un obstacle à lever pour le développement de cette filière, outre la méconnaissance de la possibilité de son utilisation comme matière première.

« Beaucoup de producteurs de Ranomafana, Antsirabe, Manakara et Itasy ont décidé de fournir des racines de vetiver à l’ONG Point du jour après avoir découvert les réalisations qu’on peut faire avec. Cependant, ils ne maîtrisent pas les techniques d’exploitation et d’entretien, telles que l’extraction de la racine qui nécessite l’utilisation d’une barre à mine. Ils n'ont pu extraire que de très petites quantités », rapporte Dolly Miadanantsoa Bierne, responsable auprès de l’ONG.

Beaucoup de demandes

Des nappes de table, des tapis, des gants de toilette et des articles de décoration de diverses formes (animaux, cœur), et même des paniers et des chapeaux sont autant de produits qui peuvent être confectionnés à partir du vétiver, tout comme le raphia mais seulement avec un coût plus élevé.

La production de vetiver comme matière première pour l’artisanat demeure faible. Il n’y a pas des tonnes de racines de vétiver au marché du Coum aux 67 hectares comme c’est le cas pour d’autres matières. À titre de comparaison, si le kilo de raphia nature coûte, actuellement, 3 000 ariary et 3600 ariary celui du raphia teinté, la racine de vétiver est accessible à 25 000 ariary le kilo.

Pour les produits finis, un sac en vétiver est vendu à 25 000 ariary, contre 10 000 ariary pour celui fabriqué à partir du raphia. Le prix n’empêche pas pour autant au marché d’évoluer. Les produits en vetiver sont maintenant demandés lors des grands évènements dont les mariages.

«Auparavant, les produits en vétiver étaient souvent achetés par des particuliers pour décorer leurs maisons et pour des usages personnels. Maintenant, des futurs mariés viennent en commander pour les décorations des tables et de la salle de réception de leur mariage », témoigne toujours Dolly Bierne.

Pour les touristes, le choix pour les articles de souvenir s'est élargi.

« Chaque année, nous recevons des membres de la famille au pays ou bien nous nous déplaçons vers eux à l'étranger. Alors, c'est souvent une occasion pour leur offrir des produits artisanaux malgaches. Après ceux en raphia ou en bois et les broderies, les produits en vétiver feront bien l'affaire et vont sûrement créer la surprise», s'exclame une dame en découvrant les produits fabriqués avec du vetiver.

Le volume des commandes pour l’ONG Point du jour pour ce type de produits a triplé en trois ans. Si un revendeur sollicitait, auparavant, vingt articles maintenant, ils en commandent une soixantaine. Les demandes de produits en série et en modèle plus grand commencent aussi à croître. Grâce à la créativité des artisans, le vétiver est marié à d’autres matières premières comme le lamba soga, ou la soie sauvage.

 

Lantoniaina Razafindramiadana

 

Mercredi 28 août 2013

L’Express

Publié dans Revue de presse

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R
Je suis très intéressé par la culture de vétiver. Pourriez-vous m'aider à avoir les contacts des techniciens qui pourraient me donner la formation y afférente.<br /> Je vous remercie.
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A
voici quelques sites où peut-être trouverez-vous des aides:<br /> www.vetivier-madagascar.org<br /> www/biolandes.com<br /> www.greenradio-world.org<br /> www.ombiko.com<br /> www.ceas.ch
V
Bonjour,<br /> je trouve votre article tres interessant. J'aimerais suivre une formation dans l'utilisation et la transformation de la racine de vetiver, dans l'artisanat. Pourriez-vous m'aider à avoir les contacts des personnes susceptibles de me donner cette formation, je suis déjà dans l'artisanat ,mais aimerais diversifier les matières que j'utilise.Merci<br /> Mme Viviane
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H
Moi je peux vous en fournir je vend la matiere