Disparition des abeilles: "Une catastrophe nationale"

Publié le par Alain GYRE

Disparition des abeilles: « Une catastrophe nationale »

     

 

Jeudi, 25 Octobre 2012

«La disparition de nos abeilles est une catastrophe nationale pouvant déséquilibrer notre balance commerciale ». C’est ce que l’on peut lire dans le communiqué sur le conseil de gouvernement de mardi dernier. Le ministère de l’Elevage attribue cette disparition à la maladie appelée varroa qui s’attaque aux abeilles mellifères. Cette maladie se répand progressivement et risque d’infecter toutes les zones apicoles du pays. D’après le ministère, sur les 102 833 ruches recensées, il faudrait intervenir rapidement sur 25 000 ruches infestées et identifiées par le varroa. L’apiculture est une filière qui se développe beaucoup. Les dernières statistiques du ministère font état de 120 000 ménages qui y travaillent, soit près de 1 200 000 personnes ou 6% de la population malagasy. C’est dire l’importance de cette filière qui après l’embargo européen, peut désormais reprendre l’exportation sur les pays européens. A cet effet, une miellerie située à Manakara et gérée par une coopérative locale soutenue par un organisme français projette d’exporter bientôt du miel sur la France.

Le groupement des entrepreneurs malagasy (FIVMPAMA) œuvre aussi pour aider à la réorganisation des apiculteurs. L’idée est de les aider à produire du miel de qualité et en quantité pour répondre aux marchés internationaux. Seulement, ces différents projets risquent fort d’être compromis par la disparition catastrophique des abeilles. Or, la production annuelle est estimée à 3.000 t évaluée à près de 6 millions d’euros, toujours d’après le ministère de l’Elevage. Voilà pourquoi ce département parle de déséquilibre de la balance commerciale suite à la disparition des abeilles. Mais il n’y a pas que l’exportation. Le marché local aussi est demandeur de miel. Dans l’Atsimo-Atsinanana, les apiculteurs vendent leur produit à 3 000 Ar/litre. Lorsqu’ils disposent de ruches modernes, ils peuvent récolter du miel tous les mois avec une moyenne de 8 litres par ruche. Mais pour faire reposer les colonies d’abeilles, la récolte dans cette région se fait 9 à 10 mois sur 12 grâce à la profusion d’arbres et de fleurs mellifères.

Dans l’Amoron’i Mania, les apiculteurs professionnels, c'est-à-dire ceux qui ont reçu des solides formations de la part de projets et d’ONGs de développement, ne vendent plus leur miel par litre. Ils optent pour le prix au kilo étant donné que 1 litre de miel vaut 1,250 kg. Ils gagnent plus donc et certains n’hésitent pas à proposer un prix à 6 000 Ar/kg. Mais une fois de plus, le varroa est une épée de Damoclès sur la filière. Le changement climatique aussi est un autre risque, surtout pour les zones non humides comme l’Amoron’i Mania et la Sofia. L’insuffisance de la pluviométrie a des impacts négatifs sur la floraison des arbres et des fleurs mellifères. Il faut y ajouter les feux de brousse qui détruisent ces essences.

Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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