District d’Ikongo : L’exploitation aurifère détruit tout sur son passage

Publié le par Alain GYRE

District d’Ikongo : L’exploitation aurifère détruit tout sur son passage  

Samedi, 18 Janvier 2014 04:45

 

Des bois précieux déracinés, des lémuriens et oiseaux décimés, des gros trous un peu partout, sans oublier la peste ayant tué 2 personnes, les saletés dont les défécations charriées par les rivières qui se déversent

 

dans le fleuve Matitanana… La liste est longue si on doit énumérer les fléaux créés par l’exploitation sauvage d’or dans plusieurs fokontany situés dans le district d’Ikongo. Une descente effectuée sur les zones gérées par la communauté de base (VOI) Lohaony dans la commune d’Ankarimbelo du 9 au 18 décembre dernier, a permis de dresser ce constat sur ce corridor forestier inscrit parmi les aires protégées. Elle a été l’œuvre de différents acteurs, à savoir des responsables des communes concernées, des partenaires techniques et financiers comme Conservation international, les responsables des communautés de base, des journalistes… L’équipe constituée de 30 personnes avait pour objectif de voir de près la réalité et de rencontrer les exploitants. L’exploitation dans cette zone a démarré en 2010 et n’a concerné qu’Andray dans le fokontany d’Andalampoana, commune de Miarinarivo, district d’Ambalavao. En 2012, elle s’est étendue jusqu’à Bevoamborozano, Sahamalo, Volohosy, Ambalarano, Taolandambo, Kelimanasaka, Bevondro, Ambinanin’ny Volohosy.

 

Toutes ces zones situées dans la commune d’Ankarimbelo, district d’Ikongo, font partie des aires protégées et aucune exploitation ne devrait s’y trouver. L’équipe descendue sur terrain a sensibilisé les exploitants qu’elle a pu rencontrer, vu que certains ont pris la fuite. La descente s’est traduite par des échanges entre l’équipe et les exploitants. A l’issue de ces dialogues, ces derniers ont décidé de plier bagages. Ceux de Matihazo à Andray ont fait mieux : ils ont proposé de contrôler la zone en collaboration avec les VOI d’Ankarimbelo. Ces décisions ont permis de mettre le feu sur les campements des exploitants. Notons que la descente sur terrain et ces mesures sont les fruits de concertations tenues en 2012 à Manakara entre des responsables de l’ex province de Fianarantsoa, des services déconcentrés de l’Etat, des représentants des VOI, des notables et chefs traditionnels, des maires des communes concernées (Miarinarivo, Ambohimahamasina, Ankarimbelo, Kalafotsy, Moroteza).

 

Le 18 novembre dernier donc, plusieurs entités dont la population d’Ankarimbelo, les responsables de la commune, des fokontany, les notables et chefs traditionnels ainsi que les 8 VOI ont décidé d’effectuer une descente sur terrain. Ces VOI sont membres de la plateforme de la société civile oeuvrant pour l’environnement ou Alliance voahary gasy (AVG). Cette mobilisation générale résulte de la prise de conscience des différents acteurs de l’importance de la biodiversité pour la survie des espèces mais aussi et surtout pour le bien-être et le développement de l’homme. Elle a permis de savoir que bon nombre des exploitants ne disposent ni d’un bulletin de naissance ni d’une carte d’identité. Outre les exploitants, on a dénombré des commerçants en tous genres (gargotiers, épiciers, etc.), des vendeurs de médicaments… Tout ce beau monde cultive aussi du riz et d’autres cultures vivrières. Preuve comme quoi ils voulaient s’implanter dans la zone. Chaque hameau compte 7 à 15 toits et l’équipe de descente en a visités 10.

 

Recueillis par Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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