Education : Ce n’est plus la clé pour un emploi décent !

Publié le par Alain GYRE

Education : Ce n’est plus la clé pour un emploi décent !       

Lundi, 14 Avril 2014

Alors que les études supérieures coûtent généralement 10 fois plus que celles du secondaire, l’éducation semble ne plus être la clé pour prétendre à de bons salaires.

 

Le dernier rapport de la Banque mondiale précise qu’en 2010, les rendements de l’éducation semblent avoir diminué par rapport à 2001. Ainsi, si une année supplémentaire permettait en 2001 d’augmenter les salaires de 5%, ce rendement était en 2010 inférieur à celui de 2001. Le même problème affecte  les zones rurales qu’urbaines ainsi que les sous-groupes (femmes et hommes). Mais les rendements de l’éducation en termes salariaux étaient plus élevés chez les travailleurs salariés (6%). En fait, l’éducation semble ne plus jouer un rôle important dans l’obtention d’un emploi décent. Si la qualité de l’éducation laisse à désirer, il faut aussi remarquer que la corruption est très tentaculaire. S’il est de notoriété publique que la plupart des concours publics pour le recrutement d’agents de l’Etat sont truffés de corruption à grande échelle depuis longtemps déjà, le secteur privé commence aussi à en être gangrené. Ainsi, il faut souvent verser un pot-de-vin à un chef pour obtenir un poste quelconque. Dans la plupart des cas, ce dessous-de-table représente la moitié du salaire. Sinon, il faut avoir des relations pour décrocher un emploi.

 

Ce qui veut dire que les plus pauvres sont les principales victimes de cette situation. Ils n’ont ni pot-de-vin à verser ni relations. C’est ainsi que certains s’endettent pour avoir de quoi payer « le droit d’entrée », et comptent sur leurs premiers salaires pour rembourser. Il arrive pourtant qu’ils aient à faire avec des chefs menteurs qui ne visent qu’à se faire un peu d’argent. Au bout du compte donc, le poste reste hors de portée, alors qu’on s’est endetté. Une telle situation n’est pas une exception, notamment dans la capitale. Et nombreux sont les demandeurs d’emplois ayant des bonnes compétences, notamment les pères de famille, de nourrir de profondes frustrations à cause de ce problème. Tout ceci corrobore l’analyse de la Banque mondiale comme quoi, l’éducation n’est plus aussi rentable qu’auparavant quand on est dans le monde du travail. Mais il faut aussi souligner que l’émergence du système de « l’argent facile » sous les régimes successifs a beaucoup dévalué le rendement de l’éducation. Les affairistes ont vu le jour sous le régime Ratsiraka et n’ont plus quitté la scène économique depuis.

 

Dans la plupart du temps, ils n’ont pas un niveau d’instruction élevé mais font jouer leurs relations pour obtenir des marchés, trafiquent tranquillement dans des secteurs juteux… C’est ainsi qu’on voit surgir soudainement des nouveaux riches roulant en 4x4, possédant de belles villas… A côté pourtant, des jeunes et moins jeunes bardés de diplômes vivotent. Ils peinent même à trouver du travail puisque 1 chômeur sur 2 est jeune d’après les dernières statistiques du Bureau international du travail.

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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