Filière bois énergie

Publié le par Alain GYRE

Filière bois énergie: 10,6 milliards Ar de chiffre d’affaires

     

 

Lundi, 13 Août 2012

Cette filière a un volet économique très important avec un chiffre d’affaires annuel de 10,6 milliards Ar, rien que pour la région DIANA. Le bureau d’études Eco qui travaille pour la Filière bois énergie (FBE) soutenue par le Programme germano-malgache pour l’environnement (PGM-E/GIZ) dans le DIANA, l’Atsimo-Andrefana et Boeny, ajoute :

« Malgré ce chiffre d’affaires élevé, l’Etat ne perçoit presque rien de cette filière qui fait pourtant vivre 5 570 familles de la région. La consommation moyenne est de 500 kg de charbon par ménage par an ». En fait, les autorités n’osent pas trop recouvrer les taxes à cause d’un comportement populiste dicté par la politique politicienne. Cette attitude favorise pourtant la destruction des forêts naturelles autour d’Antsiranana, lesquelles entretiennent les sources d’eau pour l’irrigation agricole et l’eau potable. Cette destruction approvisionne la demande des grandes villes de la région DIANA évaluée à 30 300 t/an. 91% de cette demande proviennent de la FBE informelle, c'est-à-dire des forêts naturelles exploitées illégalement.

Sans des mesures urgentes, efficaces et durables pour stopper l’hémorragie, les forêts naturelles partiront en fumée dans moins de 15 ans. La même situation est valable pour l’Atsimo Andrefana et d’autres régions. Dans l’Atsimo-Andrefana, la forêt des Mikea est très ravagée à cause du charbon et des cultures sur brûlis. Les sociétés civiles de la région avancent que ce problème s’explique par la dégradation des infrastructures hydro agricoles. Le rendement agricole a beaucoup chuté et a poussé des paysans à produire du charbon qui procure de l’argent facile. En quelques années, la région a compté 1 700 charbonniers. A l’heure actuelle, 2 200 charbonniers ont reçu des formations financées par le PGM-E/GIZ. Mais tous les charbonniers ne sont pas concernés. Ndranto Razakamanarina du WWF avance toutefois que même si la baisse de la couverture forestière a reculé entre 2000 et 2005 grâce aux 400 millions US$ des programmes environnementaux, l’Atsimo-Andrefana a enregistré une déforestation continue et élevée. Or, plus de la moitié des espèces endémiques du pays se trouve dans cette région.

De plus, celle-ci compte moins de nouvelles aires protégées que les autres régions. La situation est donc critique et elle est d’envergure nationale. La seule exception est probablement Antananarivo approvisionné en charbon par la zone de Manjakandriana. Anjozorobe commence aussi à faire du reboisement individuel pour répondre à la demande toujours croissante de la capitale.

Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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