Conte: Le Coq et le Chat sauvage

Publié le par Alain GYRE

 

 

Le Coq et le Chat sauvage.

 

Jadis, un chat sauvage

Rencontra

Près d’un petit village

Un coq de bonne mine en habit d’apparat.

L’hypocrite aussitôt se dit : « Pour une guerre

Ou pour un grand combat ce coq a dû s’armer :

Le provoquer serait peut être téméraire !

De sa force réelle il vaut mieux m’informer. »

Puis abordant l’oiseau : « o toi dont l’attitude

Est si fière, dit-il, tes ailes sont si rudes,

Tes ergots longs et durs me semblent si pointus,

Ton bec a l’air si redoutable,

Que tous ceux qui se sont battus

Avec toi

Ont dû sortir méconnaissables

De ce diabolique tournoi !

- Par ma foi,

Répond le vaniteux en secouant ses plumes,

Il est peu de gens assez sots

Pour risquer de voir mes ergots

Transformer en haillons leur Des ânes

Ont exposé naïvement

Leurs crânes

Aux coups secs

De mon bec !

Ils s’en sont mal trouvés ! D’un seul battement d’aile

D’ailleurs, j’excelle

A priver pour toujours mes malheureux rivaux

De l’espoir d’assister à des matins nouveaux. »

Le chat, fort peu troublé par tant de vantardise,

Se reprocha sa couardise.

Une chose pourtant l’inquiétait encore.

Il reprit : « cette crête

Ardente qui pare la tête,

Ne brûle-t-elle pas l’imprudent qui la mord ? »

Le coq, très amusé, répondit : « Les parures,

Pauvre innocent ! jamais ne causent de brûlures ! »

Rassuré, cette fois, le chat n’hésita plus,

Et l’oiseau fanfaron fut bien vite abattu :

Happé avec vigueur par surprise, sans lutte,

Sa tête fut broyée en moins d’une minute !

 

Fourbes, coquins, fripons, de mon chat ont les traits.

Ils nous sondent d’abord, et nous roulent après.

 

 

 

Contes malgaches

Autour du dzire

Texte de J. Landeroin

Librairie Delagrave 1925

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