Plantes à résine : A préserver des pressions humaines croissantes

Publié le par Alain GYRE

 

Plantes à résine : A préserver des pressions humaines croissantes       

Jeudi, 03 Avril 2014

«Le kitay kely » ou « kitay menaka » sont utilisés couramment pour allumer le charbon de bois. Il s’agit de prélèvements sur le pin transformés en bâtonnets.

 

Il fut un temps où une société a proposé dans la capitale une alternative écologique assortie d’un circuit de distribution de proximité. Mais son produit n’a pas concurrencé les bâtonnets de pin. Le Missouri botanical garden (MBG) estime qu’il faut protéger les plantes à résine d’où sont extraits les « kitay menaka » et utiliser ceux-ci de façon rationnelle. Cette ONG internationale qui œuvre pour l’environnement précise que le pin, le sapin, le cyprès et bien d’autres conifères sont des plantes à résine. Cette résine assure la protection de la plante contre les hautes températures et le dessèchement. Elle permet sa cicatrisation en cas de blessure ou sa protection contre l’attaque de parasites. L’utilisation à outrance des « kitay kely » bouleverse ce processus biologique et pourrait être fatale à l’arbre. Les plantes à résine sont qualifiées par la FAO comme des produits forestiers non ligneux. Elles sont exploitées sur près de 4 milliards d’ha dans le monde, soit sur environ 30% des terres émergées.

 

A Madagascar, quelques régions comptent des forêts de plantes à résine dont la Haute-Matsiatra et l’Alaotra-Mangoro. Ce sont les fruits de reboisements gérés par des sociétés d’exploitation forestière. Le MBG rappelle que grâce à son insolubilité dans l’eau, la résine est utilisée pour la préparation d’enduits pour l’étanchéité des boutres, des pirogues. Elle sert de liant dans la fabrication de vernis. Certains constituants de la résine végétale comme les terpènes, ont un rôle dans la croissance et le développement de l’arbre et interviennent également dans des mécanismes de communication avec les pollinisateurs. La MBG rappelle que la résine a été utilisée dès la préhistoire comme colle pour les flèches, les lances ou pour rendre étanches les embarcations. Elle se différencie du latex qui se maintient à l'intérieur des parois cellulaires et qui ne s'échappe qu'en cas de blessure. Elle possède certaines caractéristiques qui la rend depuis fort longtemps attrayante pour l’industrie et des applications diverses. La résine végétale est utilisée dans la fabrication de résines industrielles, dans l’industrie du plastique et comme fixateur pour les parfums et les médicaments.

 

Certaines résines végétales sont employées en médecine. L’écorce de Moringa oleifera secrète une résine anti-diarrhéique, diurétique et fébrifuge. On en extrait des huiles essentielles et elle sert à parfumer de célèbres bonbons. D’autres résines ont d’utilisations religieuses par leurs caractères de répandre une odeur agréable quand on les brûle. Ces encens sont produits par les plantes de la famille des Burseraceae comme les Ramy (Canarium). Une plante appelée « Mandrorofo » (Hymeneae verrucosa) secrète aussi des encens employés pour les rites d’évocation de « tromba ». Quant au cannabis, il exsude une résine utilisée comme drogue psychotrope. Les plantes à résine sont assez courantes dans les zones arides. Madagascar héberge de  nombreuses familles sécrétant de la résine. Le MBG cite Anacardiaceae, Burseraceae, Euphorbiaceae, Fabaceae, Clusiaceae, Myristicaceae, Sapotaceae, Moraceae… Pour plus d’informations, veuillez consulter le site web http://www.tropicos.org/Project/MADA.

 

Fanjanarivo

La Gazette

Publié dans Revue de presse

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