Ramena : L’éducation demeure un luxe

Publié le par Alain GYRE

Ramena : L’éducation demeure un luxe

1-education.jpg

Félicia a raconté le dur travail qu’elle a fait avant sa réinsertion scolaire

L’éducation reste un rêve pour bon nombre d’enfants dans la commune rurale de Ramena, de la région Diana. Faute de moyens, ils sont contraints de travailler pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles.
Le cas de Félicia, une petite fille de 10 ans, dans le fokontany de Betahitra, ne doit pas laisser les autorités indifférentes.
« Avant d’avoir bénéficié ce projet d’insertion scolaire, je vendais du lait dans les fokontany voisins, tous les jours. Ensuite, j’aidais ma grande sœur et son mari à fabriquer du charbon », raconte-t-elle d’une voix timide.
Elle n’est pas la seule à avoir abandonné très tôt l’école dans ce fokontany, ils étaient 22. Tous ont effectué des travaux dangereux, selon la définition des Nations unies, mais des tâches quotidiennes normales pour les parents, lesquels gagnent moins de 3 000 ariary par jour pour nourrir quatre à cinq enfants.
Épargne
Pour les garçons, garder le troupeau de zébus est un travail quotidien. Ils ne gagnent pas plus de 70 000 ariary par an. Avec une telle somme, ils ne peuvent même pas s’acheter de nouveaux vêtements pour remplacer ceux usés par le temps et le transport de sacs de charbon.
« J’ai écouté les témoignages de ces enfants retirés des pires formes de travail avec beaucoup d’émotion. Mais l’initiative du BIT dans ce projet n’est qu’un exemple que chaque entité devrait suivre », a réagi Gabriel Djankou, directeur adjoint du Bureau international du travail (BIT), après la visite sur terrain de ce projet financé par l’Union européenne Afrique-Caraïbes-Pacifique.
« Payer les droits d’inscription et acheter les cahiers à mes cinq enfants m’est impossible. Je ne peux donc que remercier le projet de les avoir inscrit à l’école », a confié une mère.
En tout cas, le projet initié par le BIT/IPEC/TACKLE dans la commune rurale de Ramena a retiré 310 enfants des pires formes de travail, dont le travail agricole ou la prostitution. Afin de pérenniser cette action, l’association des parents d’élèves a bénéficié de poules et de canards à élever pour financer les études des progénitures.

Vonjy Radasimalala

Jeudi 11 avril 2013

L’Express

 

Publié dans Revue de presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article