Poème: CAMPAGNE MERINA - MAX RANDRIANTEFY
Sur le chemin du retour après une visite à mon village d’origine, je rêvassais dans la voiture qui me ramenait vers la
ville. En promenant mon regard sur la campagne, et en laissantvoguer mes pensées, ce paysage qui m’avait vu naitre, grandir etvivre ma vie d’adulte pour ne pas dire vieillir, avait très peuChangé…Et j’en avais conclu que mes terres de l’Imerina Étaient éternelles.
CAMPAGNE MERINA
Le village survivait aux temps qui passaient,
Les maisons en terre rouge aux toits surannés
Entouraient l’église comme pour la protéger
De ces nombreux démons qui sans cesse rôdaient.
Le ruisseau qui serpente descend la colline,
Il zigzague bienheureux dans des sauts sublimes
De rochers en rochers, et chantait d’une voix
Fluide et douce, le refrain d’un hymne à la joie.
Dans la vallée heureuse s’étendaient au loin
Les rizières vertes et jaunes, un décor divin
Eclairé d’un rai de lumières rougeoyantes,
Donnant une féerie aux couleurs délirantes.
Cette terre enchantée, Dieu nous l’avait donnée.
Les aïeux de nos pères, c’est là qu’ils sont nés.
Sur les collines les tombeaux sont le décor
D’un site sacré, refuge des corps de nos morts.
Le soleil déclinait quand passait le temps,
Une brise à la caresse subtile m’a saisie
Car dans les airs flottaient depuis fort longtemps
Cet aura de mes terres, l’âme de mon pays.
A l’horizon la ville entourée de brume,
Dégageait dans ses entrailles un air malsain,
Mais les gens y allaient pour chercher fortune,
En allant en enfer très tôt le matin.
MAX RANDRIANTEFY